D’un scrutin a l’autre, entre 20 et 30 % des electeurs inscrits sur la liste electorale au Quebec ne votent jamais.
- 2022-10-20
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Et 1,25 % de ceux ayant vote a toutes les elections en 2003 ont vu un bulletin de vote rejete pour cause de non-conformite au milieu des regles du systeme electoral.
Lors des elections nouvelles, les bulletins rejetes comptaient concernant pres de 2 % des voix exprimees. Dans ces cas, les bulletins de vote ont ete annules avec des electeurs, volontairement ou non, d’une maniere ou de la nouvelle: croix multiples, messages de protestation, bulletins blancs, etc. Aux dernieres elections, votre parti tres informel de ceux qui annulent leur vote a ainsi obtenu environ voix au sein des urnes que l’Union des forces progressistes, le Parti vert et tous les tiers partis!
Le syndicaliste Michel Chartrand, presente de des decennies comme votre homme au sens moral et civique exceptionnel, a souvent suggere d’annuler son vote. «Puisque l’integralite des candidats veulent notre beaucoup, raille-t-il, il convient avec gentillesse de donner une chance a chacun en tracant une excellente croix a cote du nom necessaires!» Pour cet homme qui vient de celebrer son 90e anniversaire, annuler son vote a i chaque fois ete une facon directe de protester contre le systeme et la structure politique en place. Notre chansonnier Richard Desjardins critique lui aussi, a ses heures, l’institution electorale, soulignant a la chance que puisque la population a maintenant le droit de voter, il ne lui est plus qu’a obtenir le droit d’opter pour.
Dans le systeme actuel, nos votes annules ne semblent pas comptabilises formellement mais se retrouvent dans la rubrique vague des «bulletins rejetes». Annuler le vote — ou meme ne point voter, bien juste — constitue pourtant une option politique, meme si notre systeme politique tend a en minimiser la legitimite. «Au Quebec, le Directeur general des elections fournit de l’equipement aux ecoles Afin de apprendre aux jeunes a voter, en collaboration avec le ministere de l’Education», explique Francis Dupuis-Deri, professeur de science politique a l’UQAM. «Tout notre systeme politique repose via l’enseignement de votre comportement qui considere tel un delicieux citoyen celui qui vote.»
Claque de ne point voter ou d’annuler son vote constitue-t-il une manifestation evidente de decrochage social?
Pas forcement, croit l’universitaire: «Ce n’est pas certain. Notre vote, tel qu’il sera exerce, c’est d’abord J’ai manifestation d’une conception aristocratique de la agence: le pouvoir reste accapare avec une elite, contrairement a votre que laisse entendre l’idee d’apres laquelle le peuple reste souverain par l’entremise de l’ensemble de ses representants.»
Est-ce donc une faute pour un citoyen de ne pas aller voter ou d’annuler son vote? Pour Vincent Lemieux, professionnel des phenomenes electoraux et professeur emerite a l’Universite Laval, le desengagement envers le monde politique traditionnel reste un phenomene Pluti?t recent qui touche l’ensemble des democraties dites occidentales. «Sauf dans deux ou trois pays, c’est partout qu’on constate desormais des taux de participation a ma baisse, surtout chez des jeunes. Si l’abstention de jeunes de 18 a 24 annees persiste, cela pourrait avoir de lourdes consequences sur le systeme.»
A le car ou la publicite de masse est le principal moyen qu’utilisent les partis politiques pour rejoindre la population, les gens se sentent plus eloignes que jamais des enjeux electoraux, croit Vincent Lemieux. «Certaines etudes ont montre qu’un contact direct avec les candidats encourage la participation. Mais l’eloignement de l’univers politique par rapport a la base populaire n’est certainement nullement le seul facteur qui explique la depolitisation», s’empresse-t-il d’ajouter.
D’ou vient l’idee qu’il faille absolument voter? Dans l’histoire des remarques politiques, la recherche tout d’un monde meilleur ne s’est pas forcement conjuguee avec la participation a un scrutin. Loin de la.
Jean-Jacques Rousseau lui-meme, au Contrat social, affirme que la volonte populaire ne se delegue nullement par le vote. «La souverainete ne est en mesure de etre representee», dit-il. Rousseau raille bien particulierement les illusions qu’entretient a votre egard le parlementarisme britannique, dont le regime canadien reste naturellement issu. Dans Le Contrat social forcement, il ecrit Indeniablement ceci: «Le peuple anglais pense etre libre; il se trompe tri?s, il ne l’est que durant l’election des membres du parlement; sitot qu’ils seront elus, il va i?tre esclave, il n’est rien. Au sein des courts moments de sa liberte, l’usage qu’il en fait gleeden profil merite bien qu’il J’ai perde.»
Dans votre autre propos celebre, le philosophe francais Jean-Paul Sartre soutient quant a lui que les elections ne semblent en fait qu’«un piege a cons». Apres s’etre livre a une longue analyse historique du systeme francais, Sartre en arrive a dire, dans votre texte des annees 60, que nos bulletins de vote, apres l’addition des suffrages, ne font jamais apparaitre l’interet commun du plus large panel mais bien le seul interet de quelques-uns, bien en forcant la majeure partie un moment les individus a trahir leurs interets collectifs. D’ou le sentiment que le refus de voter, sous une forme ou une autre, puisse etre parfaitement legitime, voire tout a fait raisonnable.
Dans plusieurs des mouvements de contestation qui animent et secouent toute l’histoire en pensee politique, on croit, dans le meme esprit, que le jeu electoral est tordu a sa base meme et qu’il ne sert, en definitive, qu’a reconduire Afin de votre autre mandat des entites deja en place et quasi immuables.
Au Quebec, pour nos elections de lundi, le collectif libertaire «Nous on vote gui?re!» propose l’abstention en fonction de une logique de simple opposition au pouvoir de l’Etat. Ce groupe disait hier, par voix de communique, vouloir «defendre la legitimite de l’abstention comme panel politique viable». Sur le site, il explique que «l’Etat est la forme que te prend une classe Afin de asseoir sa propre domination et Notre Realiser accepter au nom de “l’interet general”. L’Etat perpetue ainsi la societe divisee en classes sociales antagoniques: ceux qui possedent et ceux qui doivent travailler Afin de subvenir a leurs besoins».
Anais, une jeune preposee aux beneficiaires toute frele, ainsi, le ami Olivier, stagiaire en cooperation internationale, ont assis devant un demeure, bien en bas tout d’un petit commerce du quartier Hochelaga-Maisonneuve, une banderole qui incite des passants a ne pas voter. «On n’est gui?re des anarchistes, explique Olivier. Moi, je milite plutot pour l’environnement.» Quant a elle, Anais s’interesse surtout au sort fera a toutes les malades en psychiatrie. Pour eux, pas question de voter: la societe doit changer par d’autres revenus que des elections, qu’ils considerent favorablement tel votre «simple cirque».